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Dans une série intitulée Portraits de gé(r)ants, Mon CHR donne la parole aux acteurs du CHR qui se sont réinventés d’une manière ou d’une autre lors de la crise sanitaire afin de la surmonter. Nous vous proposons des témoignages stimulants qui donnent envie d’aller de l’avant malgré le contexte.

Pour ce premier entretien, retour sur l’expérience de Lisa Deloche Ladiray, du bar à tapas El Seneca à Romans-sur-Isère.

 

Mon CHR. Qui êtes-vous, Lisa Deloche Ladiray ?

Lisa Deloche Ladiray. Je suis la cofondatrice d’El Seneca qui a été mon projet de fin d’études ! En 2ème année de DUT à Valence, j’ai participé à un module de création d’entreprises. Une révélation ! L’année suivante, en Licence, je me suis beaucoup intéressée au projet de mon beau-père Jorge Rodriguez-Crido qui réfléchissait à ouvrir un petit bar à tapas comme ceux qu’il aime en Espagne, ayant grandi à Granada. Encouragée et orientée par mes professeurs, j’ai choisi le Master en Entrepreneuriat et Management de Projet de l’IAE de Grenoble, et je suis devenue étudiante-entrepreneure en rejoignant PÉPITE oZer, l’un des 33 pôles étudiants pour l’Innovation, le Transfert et l’Entrepreneuriat sélectionnés et labellisés par le Ministère de l’Enseignement Supérieur. J’étais encadrée et accompagnée pour développer notre projet, pendant que Jorge passait les formations indispensables à l’ouverture de l’établissement. L’opportunité d’un local qui répondait à toutes nos attentes en termes de situation et de capacité s’est présentée à nous, et je n’étais finalement pas encore diplômée qu’en juin 2016, on ouvrait El Seneca !

 

Mon CHR. Présentez-nous El Seneca, votre établissement à Romans-sur-Isère.

LDL. El Seneca est un authentique bar à tapas comme on en trouve en Andalousie. Mais à Romans-sur-Isère ! Du « fait maison » soigné dans un esprit convivial. À part la charcuterie ibérique qui vient nécessairement d’Espagne, les produits que nous utilisons pour cuisiner sont de chez nous, de la Drôme. Dans un rayon de moins de 30 km de notre établissement pour être précise ! À l’ouverture en 2016, nous avons essayé d’être présents sur les deux services (midi et soir), mais nous nous sommes vite aperçus que les tapas n’étaient pas la priorité pour le déjeuner. Puis nous avons trouvé notre bon créneau et notre clientèle en ouvrant de 15h00 à 1h00 du mardi au samedi. Rapidement, nous sommes passés de 4 à 7 collaborateurs, ce qui est beaucoup pour une petite structure comme on l’envisageait initialement. Pour vous donner une idée de nos volumes, en saison creuse, notre salle dispose de 65 places, et on fait en moyenne 100 couverts par jour. En pleine saison, de mai à septembre, on gagne 100 places avec notre terrasse, et on compte jusqu’à 250 couverts par jour. Jusqu’à la crise sanitaire, El Seneca enregistrait une croissance de 10 à 20% chaque année. 2019 avait été une super année, riche en événements. Et juste avec janvier et février, on pouvait dire que 2020 démarrait sur les chapeaux de roue.

 

 

Mon CHR. Quelles ont été vos initiatives innovantes pour faire face aux contraintes imposées par la crise sanitaire ?

LDL. Ça s’est joué en plusieurs temps…

À l’approche de la fin du 1er confinement, à la mi-avril, nous nous sommes lancés dans la vente à emporter. On n’en avait jamais fait, il a fallu repartir de zéro. Nous étions convaincus que les tapas vivraient mal le transport et le réchauffage à la maison, alors nous avons travaillé des plats familiaux traditionnels : paella, zarzuela, veau mijoté à l’andalouse… Ça a tout de suite beaucoup plu ! Nous travaillons actuellement sur le développement de notre site Web, mais à ce moment-là nous avons dû coordonner une communication et une prise de commandes sur plusieurs canaux ! Une fois par semaine, nous diffusions nos cartes sur nos réseaux sociaux, Facebook et Instagram, et par email. Du jeudi au samedi, midi et soir, c’est par ces mêmes outils de comm’ qu’on listait les commandes et qu’on échangeait avec nos clients pour organiser les retraits. Sans compter le téléphone qui sonnait ! Ma mère - Nadine Grimaud, et Jorge son compagnon travaillaient à deux, l’équipe était encore en chômage partiel. Ça été un gros défi, mais les efforts ont été récompensés puisque notre clientèle a répondu présente. Le chiffre réalisé nous a permis de couvrir les frais fixes.

Au 1er déconfinement mi mai 2020, nous n’avons pas tout de suite été autorisés à accueillir du public. Alors on a encore développé notre offre de vente à emporter. Après de nombreux tests, sur notre trentaine de tapas habituelles, nous en avons sélectionné 10 qui réagissaient bien en double cuisson. Comme il était de nouveau possible de se retrouver en famille et entre amis, ça a été super apprécié par nos clients pour l’apéro !

Lorsque nous avons enfin pu ouvrir sous conditions, on a mis un point d’honneur à respecter scrupuleusement les mesures d’hygiène. Masques et gel hydro alcoolique évidement, espacement des tables, cartes jetables, désinfection rigoureuse, sens de circulation dans l’établissement… Ça a été beaucoup d’énergie pour reconsidérer notre manière de travailler. Nous remercions encore l’équipe municipale de Romans-sur-Isère qui nous a beaucoup soutenu en nous offrant les frais estivaux de terrasse et en nous accordant une petite extension pour pallier aux places que l’on perdait avec l’espacement des tables. La saison a été incroyable. Les habitués ont été au rendez-vous, et une nouvelle clientèle, 18-25 ans, en mal de discothèques, a découvert notre établissement. Tout le monde se sentait privilégié de pouvoir sortir à nouveau, tout le monde s’est montré super respectueux des contraintes sanitaires.

 

Mon CHR. Et si c’était à refaire ?

LDL. Nous avons beaucoup appréhendé la 4ème phase en octobre 2020, lorsque les bars-restaurants comme le nôtre devaient fermer à 21h00. On a simplement ouvert notre cuisine plus tôt, à 16h00, et les clients ont suivi en changeant leurs habitudes de consommation. Sur cette période, notre chiffre d’affaires 2020 a été similaire à 2019. Je crois que nos clients nous ont récompensé de nos efforts, tant sur les initiatives qu’on a eues pour les servir en tout temps, que sur le volet hygiène qu’on a appliqué à la lettre. Ils se sont sentis en sécurité chez nous. En témoignent les nombreux messages de soutien que nous avons reçu ! Depuis le début de l’aventure d’El Seneca, on est très attentifs à la relation client. Aux relations humaines en général. Et à ce sujet, il y a justement une chose que je changerais dans la manière dont on a fait face aux différents épisodes de cette crise sanitaire. Je regrette de ne pas être davantage allée au contact des confrères et des autres commerçants pour que l’on s’apporte les uns les autres en soutien moral, en bonnes pratiques… J’espère que cette crise difficile aura changé nos comportements à tous, patrons, équipes et clients, vers toujours plus d’échanges, plus de bienveillance et de clémence.

 

El Seneca

11, place Jules Nadi - 26100 Romans-sur-Isère

[email protected] / 04 75 02 79 16

Facebook : @barelseneca

Instagram : @el.seneca

 

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